Le rugby football arrive en France par sa façade maritime ouest, dans la deuxième moitié du siècle. À cette époque, les villes portuaires comptent des communautés anglaises relativement importantes constituées par les commerçants, négociants et industriels. Ces expatriés organisent des matchs entre eux, tout d’abord sous le regard des locaux puis avec leur participation.

Le plus ancien club français est fondé en 1872 : Le Havre Athletic Club; , où se pratique le
combination , une forme hybride entre les codes du rugby football et du football association;
Mais les pratiquants ont du mal à se structurer.
Paris voit la première concentration de clubs avec l’English Taylor Rugby Football Club en 1877, le
Racing Club en 1882 puis le Stade Français en 1883. En 1889 est créée la première fédération sportive autour des clubs parisiens : l’Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA). Cet exemple donne l’élan pour le reste de la France : Stade Nantais en 1886, Stade Bordelais en 1889, ou encore Stade Rochelais en 1896.

Le premier titre de champion « de France » est attribué en 1892 et se limite à un duel parisien entre Stade Français et Racing Club. Dès 1893, ce sport bénéficie d’une couverture médiatique dans la presse écrite, sous l’appellation « football » ou « foot-ball ». Il faut attendre 1899 pour voir une première équipe de province, le Stade Bordelais, remporter le titre au milieu d’une dizaine de clubs parisiens. Dans les années 1900, le Stade Bordelais enchaîne les titres et le centre de gravité du rugby français se déplace progressivement vers le Sud-Ouest. Les éducateurs girondins sont pris en exemple, le rugby commence à sortir des grandes villes et se diffuse dans la région jusque dans les campagnes.
À la fin du XIXe siècle le rugby (tout comme le football) est initialement pratiqué par ceux qui ont du temps libre pour les loisirs et les moyens financiers d’acheter des chaussures et tenues de sport, à savoir les bourgeois et les aristocrates. La diffusion du sport vers les classes populaires se fait lentement jusqu’à la première guerre mondiale, parallèlement au développement économique et à l’accès à l’éducation supérieure. Les lycées et universités sont des lieux privilégiés pour la pratique et la diffusion du rugby, ainsi que l’armée par le biais du service militaire obligatoire qui permet un certain brassage entre classes sociales et entre origines régionales. Un championnat militaire de rugby voit le jour en 1904. En 1906, la loi française impose un repos dominical à tous les travailleurs, ce qui permet à de nombreux ouvriers et artisans de pratiquer du sport ou d’aller assister à des matchs. Le rugby football semble alors prendre le pas sur le football association. Il attire plus de joueurs, plus de spectateurs et plus de recettes. Les règles des deux codes étant encore flottantes et perméables, il n’est pas rare de voir un match de football se dérouler avec un ballon de rugby ou une équipe de rugby « prêter » quelques joueurs au club de football afin de faire le nombre sur un match.

L’ARDECHE SE LANCE ALORS DANS LE MOUVEMENT NATIONAL DE RUGBY
Le Rugby va arriver en Ardèche au début du 20éme siècle, s’inscrivant ainsi dans cette aspiration nationale.
C’est à Aubenas en 1904 que le rugby Ardéchois voit le jour.
Les années suivantes, d’autres villes du département (comme Privas) vont suivre dans le mouvement national Français.
Dans un prochain épisode, nous aborderons cette étape Ardéchoise qui a fait briller la cité des « Montlaur ».

Source des photos : diverses + David Haibert
Le poète Jaune & Bleu