La Châtaigne 2024 fêtait son 20éme anniversaire.
Pour bien marquer ce bel enracinement, les dirigeants du RJAV avaient décidé de célébrer le 25éme anniversaire du titre de champion de France de Nationale 1 du RCAV.
Les champions de France Jaunes et Bleus de 1999 étaient donc à l’honneur sur le pré de Ripotier.
Un tête blonde dépassait des têtes couronnées. Une tête blonde qui a voyagé sur tous les terrains de France, d’Europe et du monde, telle une étoile du rugby Jaune & Bleue.
C’est l’enfant du Pays, l’Albenassien, Rémy Martin.
Donnons lui la parole.
Rémy, de retour en Ardèche, ta mère patrie. C’est ICI que tout a commencé
« Je suis né à Aubenas.
Je viens au rugby à 10 ans et je vais rester dix ans au RCAV.
Mon premier entraîneur, à l’école de rugby, sera Bernard Giney.
L’entraîneur à Aubenas qui sera la source de tout, c’est Maurice Bonnefoy.
Maurice m’a inculqué des valeurs propres au rugby. Des valeurs viscérales : le mental, l’abnégation, le combat.
La première fois que j’ai été sélectionné en équipe de France, il a écrit une lettre à ma mère. Quand je la lis, j’ai encore une immense émotion.
En 1999, on est champion de France avec les copains du RCAV.
Je fais la première année de Pro D2 avec le RCAV. »
Rémy, puis tu quittes l’Ardèche…..
« En 2000, je pars à Mont de Marsan après une saison en Pro D2 avec Aubenas.
J’y reste un an.
J’étais parti à Mont de Marsan car c’était le seul club qui me proposait un boulot intéressant à côté. J’avais signé un contrat de trois ans.
En 2001, je quitte Mont de Marsan. Je ne voulais pas jouer en Pro D2, au même niveau qu’Aubenas. Si c’est pour jouer en Pro D2, je voulais rentrer chez moi.
Le Stade Français voulait me récupérer et ils ont négocié ma fin de contrat avec Mont de Marsan. »
Rémy, te voilà à Paris….
« Je jouais pas trop car il y avait une grosse concurrence avec les internationaux Français et Anglais.
Le peu que j’ai joué, j’ai essayé de me démarquer.
A Paris, ce n’est pas forcément facile quand tu viens de l’Ardèche.
De partir, c’était plutôt bien, de défendre mon poste, ma place, ma sélection en équipe de France.
Cela découle de mon mental, ce mental que m’a inculqué Maurice. »
Rémy, parle nous de Paris et du Stade Français…
« Paris a été un tremplin pour ma carrière.
Le Stade Français, c’est mon club de cœur. J’y serais trois fois champion de France en 2003, 2004 et 2007.
J’y aurais 23 sélections en équipe de France.
Je reste sept ans à Paris. »
Rémy, pourtant tu vas partir….
« Après avoir eu deux enfants, je ne voulais pas rester à Paris pour élever mes enfants.
Je pars en province, à Bayonne où je reste trois ans.
Pendant trois ans, c’était super mais sans titre et sans qualification en coupe d’Europe.
Trois ans magnifiques.
Les supporters m’aimaient beaucoup..
J’ai vécu trois belles années. Le public est vraiment le 16éme Homme de l’équipe. »
Rémy, après ces trois années, tu choisis un autre port….
« Oui, je vais faire deux ans à Montpellier.
J’y ferais deux quarts de finale de championnat avec Eric Béchu et Fabien Galthié.
Je suis allé à Montpellier car j’avais encore besoin d’apprendre et je savais que Galthié que j’avais eu à Paris pouvait me proposer ça. »
Après deux ans à Montpellier, tu vas choisir la ville voisine de l’Hérault…
« Oui, mes deux dernières années seront dans un club mythique à Béziers, l’ASB. »
Rémy, tu vas quitter l’Hérault et changer de résidence …
« Je me suis installé dans ma vie personnelle à Châteauneuf-du-Pape pour le boulot.
Bédarrides vient me chercher pour faire une dernière pige.
Avec Jharay Russell (que j’avais connu à Montpellier et qui est le coach de l’ASBC), on est champion de France de Fédérale 2 en 2018.
On monte en Fédérale 1.
Je débute en Fédérale 1 mais j’arrête rapidement car mon corps me dit STOP. »
Le virus du rugby te laisse au repos pendant cinq ans. Puis, il vient à nouveau te chatouiller.
« En fait c’est surtout le virus Wilfrid qui est venu me chercher.
Il y a quelques années, on m’avait demandé d’entraîner à Béda.
Je souhaitais le faire avec Wilfrid. Pour lui, c’était trop tôt.
Du coup, l’association s’est concrétisée l’an dernier à Montélimar quand c’est lui qui est venu me chercher.
C’est une belle histoire avec Wilfrid qui a su me parler, m’aiguiller. »
Rémy, demain sera fait de quoi dans le rugby et dans ta vie ?
« Tant que Wilfrid est à Montélimar, je serais à Montélimar.
Parce que ça me plaît.
Parce qu’on est complémentaire.
Parce qu’il a ses coups de gueule que j’arrive à gérer et à le comprendre.
On a une belle alchimie. »
Rémy, aujourd’hui tu es à la Châtaigne 2024….
« Cela me fait du bien de voir les joueurs avec qui on a eu une belle aventure humaine.
A l’époque, j’étais jeune. J’avais pas la même sensation que ces joueurs.
Etre champion de France, c’est génial. Mais j’étais en décalage par rapport à leur propre passion.
La poursuite du rugby à Montélimar est un moyen de faire vivre ma passion.
Un moyen aussi d’essayer de transmettre tout ce que le rugby m’a apporté et notamment les valeurs viscérales de Maurice. »
Rémy, dans l’échange tu as parlé à plusieurs reprises de tes parents.
« Pour conclure je dirais que mes pensées vont à mes parents.
A mon père qui me conduisait à toutes les sélections dans lesquelles j’étais pris.
A ma mère qui a toujours été là pour me soutenir et qui est toujours là pour moi. »
Merci Rémy pour ce témoignage à chaud, en plein coeur de l’événement de la Châtaigne 2024 chargée de beaucoup d’émotions.
Merci Rémy pour ce bel échange plein de simplicité, de sincérité, de coeur et de passion.
Merci Rémy pour tout ce que tu as apporté au RCAV.
BRAVO ET MERCI AUX CHAMPIONS DE FRANCE 1999 qui ont mis le RCAV sur les rails et qui l’ont porté au firmament du rugby Français.
Ils se sont ancrés pleinement ce jour dans ce besoin de transmission du passé et surtout des valeurs du rugby.
Rémy, on te souhaite de faire vivre pleinement ta passion et ton désir de transmission de tout ce que le rugby t’a apporté.
ALLEZ ALLEZ JAUNE & BLEU
ALLEZ ALLEZ RCAV
Le poète Jaune & Bleu
Source photos : divers